Un escape game en bibliothèque : Zombib!
Cette année, La Nuit de la Lecture avait pour thème « la peur ». L’occasion était trop belle et la bibliothèque Pierre Mendès France de l’université Panthéon Sorbonne en a profité pour organiser son premier escape game : Zombib !
Bien que sa conception ait été prise en charge par le Service de la Formation des Usagers, le jeu n’avait pas de but pédagogique : c’était purement du fun (et de l’épouvante) !
Retour sur ce projet :
La préparation a démarré courant novembre, suivant plusieurs phases :
1. Questions pratiques : choix de la date, de l’heure et du nombre des participants
Quand : vendredi 20 janvier 2023 (lendemain de la fin des partiels)
Horaires : 18h30-19h30 (fermeture de la bibliothèque au public à partir de 17h30 – rangement des salles de 19h30 à 20h)
Participants prévus : 24 étudiants
Modalité de participation : sur inscription, via un formulaire sur le site de la bibliothèque.
Collègues mobilisés : 12 (appel à volontaires)
2. Définition du scenario et des modalités du déroulement
Nous avons commencé à définir un premier scénario qui a bien évolué au cours de la préparation : Sur les traces d’un chercheur poursuivi par une malédiction et disparu dans laisser de traces à la BU, un groupe d’étudiants (les joueurs) se retrouvent enfermés après la fermeture par des bibliothécaires qui semblent ne plus rien avoir d’humain.
A travers une série d’énigmes, les participants devront réussir à trouver le moyen pour s’enfuir de la bibliothèque.
Il s’agit d’un jeu collaboratif où les étudiants devront s’entraider pour s’en sortir : divisés en 4 groupes (pour 4 salles de la bibliothèque), chaque groupe aura 10 énigmes à résoudre. Mettant ensemble la solution de chaque salle, ils arriveront à trouver le numéro pour appeler au secours.
Pour organiser nos idées et les noter au fur et à mesure, nous avons affiché des grandes feuilles sur le mur de notre bureau et créé un padlet
3. La conception des énigmes
Un site qui nous a été très utile pour concevoir les énigmes : S’cape. Il y a TOUT ce qu’il faut pour aider à la création d’un escape game (de la fabrication de puzzles et de messages cryptés à la conception de faux documents).
Nous avons pris des idées aussi dans des livres-jeux d’escape game
4. Préparation matérielle
Pour ce premier escape game, il n’y avait pas de budget prévu. Nous avons tout de même pu passer une petite commande sur UGAP (cadenas, feutres à encre invisible, marqueur blanc effaçable, ardoises et craies, chemises transparentes colorées, pour même pas une trentaine d’euros).
Le reste était du matériel personnel récupéré parmi nos propres affaires. Mais la plupart des énigmes étaient imprimées sur papier.
Nous avons aussi fait appel à l’intelligence artificielle, pour concevoir notre affiche de communication, des illustrations pour certains énigmes et rédiger des articles pour notre faux carnet de recherches: Dall-e et ChatGPT
5. Test
Un point essentiel, le test des énigmes !
Des amis et collègues sont venus tester les énigmes dans la bibliothèque, le samedi précédant l’escape game, pas dans les conditions réelles du jeu -la bibliothèque étant ouverte au public – mais cela nous a permis de vérifier la faisabilité de nos énigmes, de corriger certains détails… et de nous rassurer, car nous avons pu voir que finalement on s’était pas mal débrouillées !
6. Avant le jour J :
Le formulaire d’inscription a été ouvert une dizaine de jour avant l’Escape Game. Chaque inscrit recevait un mail de confirmation, avec le lien d’un padlet pour la mise en condition…
Le niveau des participants allait du L1 à la prépa agreg. Nous avons fait le choix de former les équipes en amont pour qu’il n’y ait pas trop de déséquilibre entre les groupes.
Quelques problématiques rencontrées (et comment elles ont été contournées).
– Pas le droit d’éteindre ou de baisser les lumières dans les salles comme souhaité. Pour créer une ambiance inquiétante, nous avons alors diffusé une bande-son préparée sur mesure. Pour le reste, il a fallu tout miser sur le maquillage (le coulis de chocolat et le colorant rouge font un excellent faux sang !) et sur l’interprétation des zombies.
– Il fallait accueillir les étudiants sans casser l’ambiance. Pour que le jeu soit immersif du début à la fin, nous avons préparé et déposé devant la porte de la BU des poupées vaudou accompagnées d’une carte de tarot, chacune avec le nom de l’étudiant et le symbole de la salle qui lui a été attribuée. Bienvenue à la BU…. Une fois la porte de la bibliothèque ouverte, l’explication du contexte et du déroulement du jeu ont été présentés par les personnages de deux sorcières, sous forme d’une lecture des Tarots. Les cartes de Tarots ont été utilisées aussi pour donner des indices au cours du jeu.
– Après coup, nous avons scrupuleusement consigné toutes les étapes du jeu dans les moindres détails sur un document unique et rangé les éléments du jeu dans une seule boîte pour faciliter sa réutilisation future.
Epilogue :
Nous avons rarement vu des personnes aussi heureuses de se faire poursuivre par des zombies !
Si cette première édition n’a pas été exempte de petits accrocs, dans l’ensemble, les étudiants ont été ravis de cette expérience…. Les collègues zombies aussi. Cet escape game a contribué à changer le regard des étudiants sur la BU mais a servi aussi à renforcer l’esprit d’équipe et la connivence entre collègues.
Nous pensons reproposer Zombib ! aux étudiants dans un futur proche et nous songeons aussi à l’organiser pour les personnels de Paris 1 (tout est bon pour attirer l’attention des services de l’université sur le SCD)
Zombib! a été notre laboratoire. Maintenant que nous maîtrisons mieux les clés de l’escape game, nous allons aussi penser à en organiser d’autres, moins ambitieux mais dans un cadre plus pédagogique.
Moralité : il y a beaucoup d’avantages à organiser un escape game en bibliothèque mais c’est un travail monstre où aucun aspect (fond, forme, coordination) ne doit être négligé. Nous avons monté Zombib ! En 2 mois et ½ et c’est franchement TROP COURT ! Pour ne pas finir sur les rotules et dans l’urgence absolue, pensez plutôt à une préparation sur (au moins) 4 mois.
Le service de Formation des usagers du SCD de Panthéon Sorbonne : Anne Guichard-Cazenave, Diana Marri, Laura Rinaldi