La veille de Thibault – Mai 2024
Formateur à Paris 1 depuis la rentrée universitaire de 2023, je m’intéresse particulièrement aux compétences implicitement attendues (mais pas toujours maîtrisées) d’un·e étudiant·e arrivant à l’université : organisation du travail, apprentissage de nouvelles notions, prise de notes, gestion du stress… J’anime des formations individuelles, ou en petits groupes, sur ces différentes thématiques.
L’objectif de cette veille est donc de préciser, d’enrichir, d’approfondir le contenu de ces formations. Pour cela, je m’intéresse particulièrement aux apports des neurosciences sur les problématiques d’apprentissage : comment notre cerveau fonctionne-t-il ? Comment, et à cause de quoi, se dérègle-t-il ? Comment peut-on agir dessus ? Etc. Cela m’amène aussi à me pencher sur les questions de stress, de santé mentale, de gestion des émotions ou encore d’intelligence émotionnelle qui sont liées, elles aussi, à la réussite des étudiants à l’université.
La journaliste Anne Guion, qui s’intéresse particulièrement aux neurosciences, présente trois aspects de l’apprentissage éclairés par ces dernières :
- On apprend mieux en faisant groupe. L’étude de la neuroscientifique américaine Suzanne Dikker démontre que la synchronisation des activités cérébrales facilite l’échange d’informations et favorise leur bonne assimilation.
- Notre cerveau fonctionnant sur un principe de prédiction, il est important d’avoir confiance en nos capacités cognitives pour l’inciter à nous permettre d’en disposer pleinement.
- Le stress est quelque chose de naturel dans une situation d’apprentissage du fait que celle-ci nous amène à faire face à nos lacunes.
Source : GUION Anne, « Mieux apprendre grâce aux neurosciences », La Vie, n°4106, 9 mai 2024 [consulté le 13 mai 2024]
En Charente, l’Alpha Médiathèque propose un atelier pour aider collégiens, lycéens ou étudiants à identifier leur type de mémoire (visuel, sonore ou kinesthésique). Une initiative salutaire pour guider les publics vers des méthodes d’apprentissage adaptés à leurs besoins.
Source : GUIRAL Céline, « A l’approche des examens, de jeunes Charentais musclent leur mémoire », Charente Libre, 9 mai 2024 [consulté le 14 mai 2024]
Le sport sculpte le corps, mais également le cerveau. Certaines de ses zones voient en effet la connexion entre les neurones s’améliorer avec l’activité physique. Les disciplines d’endurance (course, natation, marche), qui génèrent du plaisir, sont les plus efficaces dans cette optique. À l’inverse, une pratique génératrice de stress sera contreproductive.
Source : GUION Anne, « Le cerveau aussi, ça se muscle ! », La Vie, n°4105, 2 mai 2024 [consulté le 15 mai 2024]
Toujours plus connectés, toujours plus interrompus ! Et cela provoque des ruptures de fluence, c’est-à-dire des interruptions du travail que notre cerveau est en train d’effectuer. On passe ainsi plus de temps pour exécuter une tâche, et cela peut générer du stress, de la frustration, ou encore un sentiment de perte de contrôle. Ainsi, libre à nous de désactiver nos notifications ou de nous constituer une zone de travail sans appareil numérique connecté.
Source : TURO Sibylle, CASES Anne-Sophie, « Téléphone, mails, notifications… Voici comment toutes ces interruptions déstabilisent notre cerveau », Ouest France, 19 avril 2024 [consulté le 14 mai 2024]
Le cerveau et l’intestin communiquent. Le déséquilibre du microbiote intestinal est en effet lié à « un état de stress mental » et peut mener à l’anxiété et à la dépression. Il provoque notamment la disparition du tryptophane, un acide aminé à l’origine de la sérotonine.
Source : RAMBERT Héloïse, « Ce que l’on sait sur les liens entre microbiote et santé mentale », Le Point, 28 avril 2024 [consulté le 16 mai 2024]
Le burn-out laisse des séquelles sur notre cerveau. Une étude menée par Amy Arnsten affirme qu’il provoque un amincissement de notre cortex préfrontal, cette zone du cerveau qui nous permet de mieux nous connaître et de mieux connaître les autres. Cela nuit à notre mémoire et à nos capacités d’apprentissage. Par ailleurs, le burnout impacte notre amygdale et peut ainsi décupler notre peur. Néanmoins, la thérapie cognitivo-comportementale permet de renverser ces effets.
Source : « Voici ce qui se passe dans votre cerveau après un burn-out », MSN Canada, 29 avril 2024 [consulté le 15 mai 2024]
Après le QI le QE, pour quotient émotionnel. Il est possible de le mesurer avec un quiz de 25 minutes qui permet d’évaluer sa capacité à identifier une émotion ressentie, à comprendre son intensité et son utilité, ainsi qu’à la réguler en fonction des différentes situations. Seul accroc, son prix qui approche les 100 euros !
Source : GAUBERT Camille, « Évaluer son intelligence émotionnelle avec un test de QE basé sur la science », Sciences et Avenir, 26 avril 2024 [consulté le 14 mai 2024]
« Le manque de sommeil n’est pas la seule cause de la baisse de tonus. De récentes découvertes incriminent des dysfonctionnements cérébraux qui touchent un adulte sur cinq. »
Source : MOLGA Paul, « Les mystères de la fatigue réveillent l’intérêt des neurosciences », Les Échos, 22 avril 2024 [consulté le 16 mai 2024]
Le stress
La start-up française Ipesland propose un jeu en réalité virtuelle qui promet une ambiance calme et des exercices de respiration pour réduire notre stress. L’expérience s’adresse pour le moment aux entreprises, mais une nouvelle formule destinée à l’Enseignement supérieur est en cours de développement.
Source : « La solution innovante d’Ipesland pour lutter contre le stress », Sud Ouest, 7 mai 2024 [consulté le 14 mai 2024]
La prise de notes
Selon un sondage de l’IFOP de 2023, 55% des Français préfèrent leur ordinateur au papier pour prendre des notes. Pourtant, la prise de notes à la main stimule davantage l’activité cérébrale : elle oblige à trier et hiérarchiser l’information, et par conséquent à avoir une écoute plus active. De plus, le fait d’écrire, ou même de dessiner, et donc de matérialiser une information, aide à la mémoriser.
Source : LE CORRE Joseph, « Arrêtez la prise de notes sur ordinateur », Le Point, 16 avril 2024 [consulté le 14 mai 2024]
Thibault Urbain